Le colloque

 L’alternance, du monde de l’éducation et de la formation au monde du travail

Ce colloque vise à réinterroger les enjeux de l’alternance sous l’angle des transformations éducatives et formatives. L’évolution des pratiques pédagogiques, la création de nouveaux dispositifs d’apprentissage, les articulations entre situations de travail et situations formatives seront les thématiques privilégiées de ce colloque. Les enjeux scientifiques de l’alternance seront mis en lien avec le développement de nouvelles pratiques professionnelles.

9h : Accueil café

 

9h30 - 9h40 : Présentation de la journée

 Anne Jorro, CNAM.

9h40 - 10h40 : Conférence

France Merhan, Université de Genève : "Accompagner l'alternance en situation de travail et de formation"

10h45 - 12h30 : Atelier 1 : Les politiques de l’alternance

Co - Animation : Philippe Maubant, Professeur en Sciences de l’éducation, Université de Sherbrooke, Canada, Xavier Daudé, Directeur du Centre national de l’enseignement professionnel notarial, Paris, Jean-François Izambert, Directeur des Ressources Humaines PRO-BTP, Paris

Comment penser et mettre en œuvre l’alternance ?
De nombreux secteurs professionnels ont mis en place, en collaboration avec des établissements ou organismes de formation, des parcours de professionnalisation.  Ces parcours font appel à une ingénierie de formation structurée sur la base d’une articulation dialogique entre situations de formation et situations de travail. En France, les filières courtes, comme les BTS ou les licences professionnelles, s’organisent ainsi. Au Québec, les écoles secondaires professionnelles, les Collèges d’enseignement général et professionnel (CEGEP), et plus récemment les universités, sont encouragés à développer des ingénieries de formation prenant appui sur des configurations pédagogiques par alternance.
 
Contribuer au rapprochement entre la formation et le travail sert deux objectifs : 1-Donner sens à la formation et aux savoirs contributifs à l’exercice d’une profession et qui relèvent d’une discipline de référence (le droit, les sciences du génie, les sciences de la santé…), 2-Favoriser l’employabilité et le développement professionnel des futurs employés.
Or, si l’ingénierie de formation en contexte d’alternance s’est traduite notamment par la reconnaissance de processus formatifs dans différents contextes et situations (en centre de formation et en entreprise), si cela a conduit à une exploitation plus systématique des périodes de stage à des fins de formation, il reste que l’ingénierie pédagogique de l’alternance reste à formaliser et à analyser notamment sur sa capacité à offrir aux futurs professionnels les conditions favorables à leur apprentissage et à leur développement professionnel. Implicitement, le principe qui régit ces deux ingénieries (de formation et pédagogique) est celui du rapprochement entre la formation et le travail, du renforcement des synergies collaboratives et partenariales entre l’établissement de formation et le lieu de travail, de l’articulation intégrative entre la théorie et la pratique, de dialogues féconds entre différents savoirs et/ou formes de savoirs. Ces ingénieries se situent respectivement au niveau méso et micro du fonctionnement des organisations. Elles tentent de répondre à l’injonction politique de la professionnalisation (des métiers et des formations) portée par le niveau macro des organisations, celui du management des ressources humaines. Or, ces ingénieries (de formation et pédagogique) peuvent-elles se réduire à des préoccupations organisationnelles ne visant qu’à renforcer les liens entre établissements de formation et les milieux professionnels. Elles doivent sans doute être repensées à partir de l’affirmation et de la priorisation d’une finalité, celle de créer les conditions de l’apprentissage, de l’employabilité et du développement des futurs professionnels.
 Cet atelier cherchera à répondre aux questions  suivantes :
1. Quelles sont les conditions d’une ingénierie pédagogique de l’alternance qui puisse offrir les garanties de l’employabilité et du développement professionnel ?
2. Comment construire un dialogue fécond entre situations de formation et situations de travail qui favorise l’adaptation rapide aux transformations des organisations et aux nouvelles compétences attendues dans les emplois ?

10h45 - 12h30 : Atelier 2 : Les dispositifs hybrides des formations en alternance

Co- Animation : Elsa Chachkine, Enseignant-chercheur Cnam, Manuel Zacklad, Enseignant-chercheur, Directeur du laboratoire DICEN-IDF, Cnam.
Dans cet atelier, nous définirons un dispositif hyrbide comme étant un dispositif de formation porteur d’un potentiel d’innovation pédagogique particulier, lié aux dispositifs technologiques qu’il intègre (Charlier & Deschryver, 2012). Le potentiel d’innovation reflète le choix de ses concepteurs (quelle représentation de l’apprentissage et de l’enseignement ? Quelles libertés de choix sont offertes aux apprenants ? Quelle organisation de l’espace et du temps ?, etc.). Dans un premier temps, nous présentons 6 grandes typologies de dispositifs hybrides recensées dans le rapport HYSUP et leurs effets spécifiques  sur les apprentissages. Dans un deuxième temps, un dispositif hybride de formation en alternance est présenté (soit par un.e participant.e de l’atelier, soit par un.e des animateur.trice) et nous et nous interrogeons sur les choix des concepteurs, les atouts, les limites du dispositif et ce qui pourrait être exploré.

10h45 - 12h30 : Atelier 3 : les compétences des acteurs

Co-Animation : Jean-Claude Ruano Borbalan, Chaire de médiation des techniques et des sciences en société, Directeur du laboratoire HT2S ( UA 3716 ), Laurence Van Asten, Cnam Nantes, Simon Dhenin, Designer et professeur de l'ENSCI.
De Paolo Alto à Paris, de Boston à Aarhus, passant par Milan, Helsinki, Postdam et Hong Kong, une nouvelle catégorie  de formations a émergé depuis une quinzaine d’années, centrée autour de l’innovation et de la créativité. On en compte une trentaine en France et probablement plus d’un millier au plan mondial. Particulièrement présentes au sein d’« écoles d’innovation » ou autres «design schools», ces formations et leur pédagogie expérientielle, liées aux nouvelles technologies et au prototypage, semblent  en train de s’enraciner dans de nombreux curricula d’écoles d’ingénieurs, «business schools» et en général au sein des Universités.

Ces formations pluridisciplinaires par projet et lien direct à l’entreprise soulèvent de  nombreuses questions.  En premier lieu celle de la nature et de la « réalité » des savoirs ou connaissances produites. Si les savoirs tacites ou comportementaux sont identifiés (mais difficilement mesurés), les savoirs et connaissances explicites dites pluridisciplinaires le sont moins. L’usage des nouvelles technologies ou formes de pratiques collaboratives constitue-t-il un levier pour le développement de compétences collectives? Qu’entend-on par compétences pluridisciplinaires ?
D’autres interrogations sont patentes : la question de la transférabilité des formes pédagogiques participatives et par projet dans l’ensemble de la «forme scolaire» est posée : comment – par  exemple- prendre en compte l’hétérogénéité et les contraintes sociocognitives ou les inégalités sociales d’origine ?